HIER la Tunisie a célébré avec la communauté internationale la fête du Travail. Un jour férié qui consacre non pas le travail mais les droits des salariés. De là, la nouvelle appellation, Journée internationale des travailleurs, prend toute sa signification. A l’origine du combat, la journée de huit heures. Celui-ci remonte à loin, vers la fi n du 19e siècle.
Depuis, cette fête, associée dans certains pays à la fl eur du muguet, vient remettre au goût du jour les acquis des travailleurs au fi l des ans et des générations. Un salaire qui fait vivre convenablement, des congés payés, un environnement de travail respectueux et des conditions décentes, un système de protection sociale adéquat et durable et un âge légal de départ à la retraite plus précoce, notamment dans les métiers concernés par la pénibilité. Des revendications qui ont animé les luttes sans cesse ravivées entre les employeurs et les employés, entre l’Etat et les syndicats.
Il est important de souligner, à ce titre, que le travail n’a pas du tout la même acception partout dans le monde. On ne travaille pas de la même manière dans un pays riche et développé que dans un pays en voie de développement. Nous n’avons pas les mêmes droits, ni ne percevons les mêmes salaires, à postes comparables, quand on est citoyen ou étranger dans certains pays du Golfe. Et, travailler dans n’importe quelle entreprise asiatique n’a pas du tout les mêmes exigences que partout ailleurs.
Ce qui nous importe le plus, comment s’en sort la Tunisie? Avec un taux de chômage de l’ordre de 16%, difficilement. D’un autre côté, si le pays est en train de renouer avec les valeurs fondatrices d’une République qui se veut démocratique, comme la reddition des comptes, la transparence et l’efficacité dans la gestion de l’argent public, l’application de la loi à tous, il est important de se pencher sur l’attitude du Tunisien face au travail. La question est de savoir si les Tunisiens sont connus pour être de gros bosseurs ?
Eh bien, si l’on s’adonne au jeu du micro-trottoir, on vous parie que la réponse sera majoritairement négative. C’est que dans l’imaginaire collectif, les Tunisiens sont davantage connus pour être de bons débrouillards que des travailleurs acharnés.
Les experts et études statistiques pourraient conforter ou pas ce qui est de l’ordre des sentiments communément partagés. En revanche, il est certifié qu’aucune croissance économique ni développement ne sont possibles, si la valeur travail n’est pas promue et transmise aux jeunes générations et si elle n’est pas rigoureusement appliquée dans les administrations et les entreprises publiques comme privées.